Auteur: Gerard Depardieu
Acteur hors pairs et qui a fait coulé beaucoup d’encre. Je ne pensais pas trouver des livres de lui avec une telle profondeur.
A qui est destiné ce livre?
A deux types de personnes je pense. Ceux qui remettent en question la bien pensante de notre société occidentale et à ceux qui ont lu trop de livre de développement personnel entrant dans une phase de cérébralisation trop importante
L’essentiel de « Monstre »
- Quand il n’y a plus d’innocence c’est comme si on était déjà mort. L’enfance, c’est ce qui fait rêver, désirer.
- Les gens ont de moins en moins de secrets. Eux-mêmes se chargent maintenant de tout mettre en lumière sur leurs pages Facebook, sur les réseaux sociaux. Toute cette technologie est sans doute très intéressante, même si pour l’instant elle favorise plutôt ce qui nous empêche d’être.
- C’est ce qui m’enmerde chez les intellectuels, chez eux la référence l’emporte toujours sur le vécu, l’explication sur le désir. Ils préfèrent raisonner que ressentir. C’est la marque de fabrique des artificiels. Ils ont envie d’être, mais ils n’impliquent jamais leur être.
- Ce n’est pas avec le savoir que les peurs s’évanouissent, c’est avec la vie.
- Non pas d’en faire l’histoire d’une vengeance, mais plutôt l’apprentissage d’un pardon. Parce qu’une fois que tu t’es vengé, qu’est-ce qu’il te reste? Rien. Il ne te reste plus qu’à crever.
- Le passé est un bagage qui nous scie l’épaule.
- Quand on reste sur des regrets, des remords, des plaintes, on finit par être saturé, on ne peut plus rien accueillir de la vie.
- Quand on est humain, on a des problèmes et c’est très bien. Si non c’est une anesthésie de l’âme.
- A partir du moment où l’on s’explique trop, on se perd.
- La vraie violence est souvent davantage dans ce qui suit l’acte que dans l’acte lui-même.
- Ce qu’ils font de leur existence me touche, mais ne me regarde pas. Bien sûr, je serais toujours à leurs côtés, mais j’essaie de ne pas faire des choses pour eux que s’ils me le demandent, s’ils en ont besoin. Cela n’a rien d’une démission, c’est au contraire une façon de respecter leur liberté. D’être père.
- Je ne crois pas. J’essaie de croire.
- Quand on interroge un rabbin, il marque un silence, se peigne un peu la barbe avec la main en se demandant comment il va faire pour éviter la réponse et continuer le questionnement. Puis, il nous envoie sur un autre chemin.
- Si je passe une journée en Chine avec un guide, je sens ce qu’il veut me dire avant même le premier mot. Je regarde dans la bonne direction, avant même qu’il ne me la montre. Tout le monde peut éprouver ça, il faut juste ne pas avoir peur de regarder dans la direction que l’on sent. Être convaincu que, même si l’on n’a pas appris, on peut savoir. Ressentir. Tout est là.
- Mais je me suis toujours méfié de mes peurs. Peut être parce que les peurs ont l’évidence des fausses réponses et qu’elles mettent fin à toutes les questions.