Auteur: Vincent Cespedes
Vincent Cespedes est un philosophe, écrivain, conférencier (pour TDSx , 3X). Il traite des réflexions sociologiques, sociétaires, relationnelles et le progrès des technologies d’existences, de communications.
Pour lui, toute identité réelle se double en une identité virtuelle.
Son travail prends la direction de toutes les complexités qui concernent la connexion entre le réel et le virtuel.
A qui est destiné ce livre?
Aux femmes qui veulent redevenir des femmes (ce n’est pas dans une vision rétrograde) et aux hommes qui veulent redevenir des hommes (pareil que pour les femmes). Mais surtout aux hommes et femmes qui veulent continuer à communiquer avec le sexe opposé.
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L’essentiel du livre: « L’homme expliqué aux femmes »
- Actuellement, on constate que la cyberculture est hantée par le désir masculin déplacé vers les machines. Préférence de la masturbation aidée par la pornographie qu’une vrai relation intime physique avec un partenaire qui pourrait donner naissance à un vrai attachement.
- Celui qui n’a besoin de personne peut également être de trop à lui-même. Sans l’autre plus de problème, sans l’autre plus de désir, sans l’autre plus de métamorphose. Rien que du trop moi, de la super-idiotie. Voilà une dés-implication affective. On ne vit plus sa vie, on la gère.
- Le syllogisme du mélange amoureux. Si la complicité amoureuse se tisse quand nous vivons des expériences intensément partagées, et si la complicité sensuelle est justement un partage d’expérience intense, alors, d’une forte complicité sensuelle la complicité amoureuse peut émerger. Faire l’amour c’est donner à l’amour la possibilité d’exister.
- A la place de faire l’amour et créer des relations nous préférons de plus en plus les satisfactions masturbatoires et les sublimations par les technologies de communications, le sport, la vie de famille, le travail. Aux relations véritablement amoureuses nous préférons le célibat du chacun pour soi ou les « plans » qui permettent la sexualité et de lutter contre la solitude, devenue intolérable.
- On a imputé à la virilité bien des vices (misogynie, brutalité envers les femmes, etc). Mais ne confondons pas virilité et violence. Si on ne fait pas cette distinction, on va rapidement diaboliser le masculin. Un homme violent est un homme qui souffre d’un problème d’ascension à la virilité (phrase de Liliane Daligand). On trouve les mêmes complexités chez la femme.
- L’absurde idée qu’un homme qui se dé-barbarise doit devenir une « femmelette ».
- Le danger de confondre virilité et machisme.
- La puissance se double quand on la partage (c’est pourquoi l’amour, le bonheur, le plaisir et la connaissance en sont les principes fertiles) ; le pouvoir se délègue, se divise. Il nécessite un calcul, une claire conscience des rapports de forces et des enjeux ; s’il transgresse, c’est en se posant comme autorité rivale.
- Lumière profonde, la puissance rend tranquille et serein, tandis que le pouvoir clinquant (et la quête de pouvoir, car on en a jamais assez) rend frénétique et arrogant. Aux yeux du puissant, le pouvoir et la fuite en avant permanente qu’il implique n’ont aucun intérêt.
- La sphère politique fournit de beaux spécimens en la matière : des hommes compensant leur(s) impuissance(s) – sexuelle, physique, relationnelle, familiale – en s’engageant hystériquement (« testériqement », devrait-on dire) dans des luttes de pouvoir et d’égo. C’est qu’il y a volonté de pouvoir, alors que la puissance se déploie d’elle-même, irradie. D’où le problème numéro un des impuissants : comment devenir puissant ? D’où la méprise numéro un des assoiffés de pouvoir : croire que le pouvoir mène à la puissance, alors qu’il les en éloigne un peu plus à chaque fois qu’il enfle et s’impose en tant qu’autorité.
- La galanterie est le repos de l’amazone, et elle li offre l’occasion d’exercer sa puissance. D’être belle, d’être sans stress,, de se sentir prise en compte, de resplendir.
- La division du travail le problème central de notre société, parce qu’elle « assigne l’organisation et la planification du travail à une élite de managers parfaitement formés, alors que les masses sont condamnées à exécuter les ordres ». Un nouveau contrôle social se mettrait alors en place, bureaucratique (c’est-à-dire foncièrement anti-démocratique), qui déformerait les relations et assurerait « le déclin continu de l’autonomie ». « La séparation entre l’expertise et l’expérience » se généraliserait. « Nous cessons d’être capables d’accomplir des tâches élémentaires sans l’intervention d’experts autoritaires qui nous disent comment élever nos enfants ou avoir des rapports sexuels », mais aussi quoi manger, quoi penser, quoi vouloir. Le problème et la solution reposent d’après l’auteur sur le contrôle démocratique.
Pour lors, ce sont donc la peur, la solitude, les cadences forcenées, le harcèlement, la répétitivité des gestes et la désubjectivation organisée qui règnent sur le monde de l’entreprise. Au détriment de notre puissance créatrice – de notre féminité, de notre virilité. - Il n’y a pas à discuter, à négocier : il n’y a qu’à le vivre. Le désir est déjà une victoire en lui-même.
- Quand romain étrange à moitié Audrey et la fait couler à cinq reprise, Romain est performant. Et Audrey pleure pour de bon, sort de la piscine et court se faire consoler pas sa maman. La performance met fin au jeu. Elle rend les rapports humains sérieux et les victoires blessantes. Belle leçon que Romain, tout penaud, vient d’apprendre à ses dépens : il flotte dans l’eau comme une âme en peine, privé d’autre, privé de dessert, privé de désir. « Je suis plus fort qu’Audrey », semble-t-il se dire intérieurement. « J’aime le lui rappeler, mais ça doit rester un jeu ». La prochaine fois, il devra faire attention à ne pas écraser la liberté de son amie, à ne pas interrompre leur bonheur.
Les bêtes sont bêtes parce qu’elles ne jouissent pas de désirer. Elles sont engluées dans le réel, paranoïaques par essence. Leur faim n’est pas un appétit qui s’ouvre et jouit déjà de lui-même, mais une impatience douloureuse à clamer d’urgence. Aucune place pour l’ambiguïté, l’inachèvement, le parcours. Il faut gagner, c’est-à-dire aboutir. Pour elles, le désir serait un symptôme à combattre. - La simple capacité d’admirer la grandeur agrandit.
- Les dragueurs restent dans le domaine commercial ; les séducteurs, dans l’évènementiel. Les uns piègent pour jouir ; les autres jouissent d’être piégés.