Ce week-end se déroulait la nuit des étoiles filantes. J’avais envie d’en profiter. J’ai donc imaginé ce projet. Faire les 9h de route de Bruxelles à Vallorcine (Entre le massif du mont blanc et le massif des aiguilles rouges) pour rejoindre le pied du Buet. De là, je commencerai l’ascension de totale 1728 mètres avec l’itinéraire prévu qui allait me faire parcourir 10 km en 3h40 de marche pour 6h34 total à cause des pauses repas, plaisirs, etc.
(Lien pour garmin connect et aventure garmin)
J’ai donc commencé à 1357 mètres pour terminer à 3090 mètres. Là, je serai tout disposé à voir la nuit des étoiles filantes (bivouac à la belle étoile par -2 degrés avec une vue imprenable sur le mont blanc. Il me suffirait ensuite de faire le même trajet dans l’autre sens, de reprendre la voiture pour faire également les 9 heures de route du retour.
Grâce aux petites peluches laissées par mon fils pour l’occasion j’ai pu faire la route de l’aller sans encombre. Il faut compter 13 € de péage (8€ et des poussières, puis 4€ et des poussières). J’ai consommé un peu plus de la moitié du réservoir pour l’aller et pareil pour le retour en mode économique et sans dépasser le 110 km/h. Il faut aussi prévoir la vignette Suisse, 40€.
La route n’est pas spécialement jolie. Ce ne sont que les 40 derniers kilomètres où on en a plein les yeux comme vous pouvez le voir sur la photo de gauche où je m’étais stationné pour profiter du paysage.
Arrivé à Vallorcine, j’ai trouvé très facilement de la place pour la voiture. J’ai préparé mon sac avec très très peu de choses. J’allais partir faire l’ascension et la nuit en altitude avec :
- Sac à dos Millet 35 litres
- Sac de couchage valandré lafayette.
- Matelas de sol.
- Bivy MSR.
- 6 petites gaufrettes au miel.
- Une poche d’eau de trois litres avec 2 litres dedans.
- Mon reflex, un Nikon D800E avec un 14mm 2.8 manuel monté dessus (je ne comptais pas tellement faire de photographie).
- Mon GSM un Microsoft Lumia 950XL avec deux cartes sim (une Belge et une Internationale pour mes voyages) qui me servirait à filmer et à photographier.
- Le GPS Garmin Oregon 600.
- La montre Fenix 3 de Garmin en GPS backup (ultratrack) et pour l’heure et le baromètre (prévoir la pluie).
- Un pull.
- Une veste pluie (qui a été inutile).
- Des battons de marche.
Vous l’avez compris, j’avais l’intention de quasiment jeûner.
Je suis donc parti en profitant du paysage. On rentre d’abord dans une forêt relativement épaisse. La montée est facile et rapide. Je croise quelques touristes.
Je passe à côté d’une incroyable chute d’eau. Petit à petit le décor change pour ressembler à l’intérieur d’une vallée très verte. Les sapins laissent leur place à des petits buissons. Au lieu de marcher sur de la terre facile, on commence à marcher sur de la rocaille qui ralentit ma cadence. A gauche et à droite je vois des magnifiques montages abruptes qui m’invitent déjà à l’ouverture d’esprit et à ce sentiment connu de liberté. Au bout de ce chemin j’arrive au refuge de la pierre Bérard.
Là, je continue à avancer sur de la rocaille, mais d’un coup l’itinéraire monte nettement plus fort. Vu l’heure tardive, je ne croise personne qui monte mais que des gens qui descendent. L’un d’eux me fait même une remarque : « Si vous montez maintenant vous allez rater de dernier métro ». Il ne savait pas à qui il parlait. Pour tout le reste de l’ascension je n’allais plus que croiser qu’une personne, un fou, comme moi, partageant le même projet que moi. Plus je montais et plus la vue devenait impressionnante.
J’arrivais ensuite sur des énormes pierres qu’il fallait relativement escalader. Les nuages ont d’un coup envahi le ciel me donnant l’impression d’être dans un film d’épouvante. Le froid s’invitait au même moment. L’itinéraire venait d’augmenter en difficulté et en émotion. Après les grosses pierres c’est la neige qui s’invitait. L’heure était venue de faire une pause de quelques minutes et de profiter de mon voyage. J’étais un peu en retard, mais également épuisé. La route en voiture, l’ascension avaient eu raison de moi. Je n’étais pourtant qu’à la moitié du dénivelé nécessaire pour arriver au sommet. Je me suis donc remis en route.
Après le passage dans la neige (qui fut assez long) on arrive sur un point de vue terrible. Ce point de vue était juste au-dessus des nuages. Le soleil était occupé à se coucher inondant de lumière orange. Face à moi, le mont blanc dépassait des nuages.
C’est maintenant que l’itinéraire devenait vraiment difficile. L’heure tardive, la fatigue, et l’altitude n’arrangeaient rien. Dans un décor lunaire, je zigzaguais sur une pente abrupte pendant trop longtemps. Ensuite j’ai pu passer sur une crête en frôlant le précipice. 2900 mètres d’altitude, 3020 mètres d’altitudes, je trouve l’endroit idéal pour monter un bivouac car des pierres ont été disposées pour protéger un peu du vent. J’y reviendrai plus tard. 3090 mètres. J’ai terminé l’ascension du mont Buet. Il fait nuit.
Je descends un peu, monte le camp. J’attends que le soleil ce couche et enfin le spectacle commence. La voie lactée se présente à moi et les étoiles filantes filent. Je fais des vœux. Il y en a tellement que très vite j’épuise mes vœux. J’en invente pour les autres. Je souhaite des choses pour des inconnus dans le besoin. Le mont blanc, toit de l’Europe, nous garde.
Je n’ai pas pris de pied pour faire des photos de nuit ou pour filmer les étoiles filantes. Je le ferai peut être l’année prochaine. 🙂 La météo est simplement parfaite. Je vois la voie lactée.
Après une nuit peu reposante, le lever du soleil apporte sa chaleur et sa lumière dorée. Aucun nuage n’est plus présent en dehors d’une grosse brume présente dans les vallées du nord. Je profite encore une petite heure, puis range le camp et amorce la descente. C’est terminé.
Hommage particulier au fou croisé là haut, qui comme moi voulait aller dormir à la belle étoile ce soir là et vivre la nuit des étoiles filantes à plus de 3000 mètres
Pour toi, un petite photo de notre camp, tu peux cliquer :